Philippe DEBLAISE

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Au sommet des grands pins Le manuscrit de Pignatelli Les chevaux de Venafro          

 

Au sommet des grands pins           TOP

« Septembre est enfin arrivé. 

Je l'ai espéré comme un enfant attend la rentrée des classes.

Ce même curieux sentiment mêlé d'envie et de crainte.

Le désir d'attribuer un visage à l'auteur dont je me suis approprié l' oeuvre et la peur de m'être lancé dans une aventure dont je ne devine pas l'issue. 

Je suis descendu en gare de Royan il y a une demi-heure à peine et me retrouve maintenant installé dans le taxi qui me mène vers Saint-Palais. 

J'ai pris soin de choisir le train le plus lent et lorsque j'ai demandé au conducteur d'emprunter la voie la moins rapide, il s'est retourné en me regardant d'un air ahuri : 

-Vous êtes sûr, sinon on peut prendre la rocade et y être en un quart d'heure. 

-Surtout pas, empruntez la corniche et s'il vous plaît, roulez lentement, le plus lentement possible.» 

Les Pins c'est l'inquiétante mésaventure d'un écrivain qui a le tort de se prendre pour un autre plus prolixe que lui. 

À vivre dans le monde de la fiction on finit par perdre le sens de la réalité et même franchir les barrières de la morale.

 

Le manuscrit de Pignatelli           TOP

Tant de morts autour de ce manuscrit.

Me remémorant le fil de ces dernières années, je revoyais en pensée la portraiture d'Évonyme Philiastre, mon empoisonneur. 

Il m'avait volé le manuscrit et avait été le premier à tenter d'en tirer profit.

On l'avait trouvé sans vie dans sa cellule, emporté par une crise d'apoplexie.

Je me souvenais également de Joachim Beauvais, le jeune libraire de la rue des Amandiers, arrêté quand il s'apprêtait à en donner une traduction. 

Il y avait eu ensuite l'infortuné Jehan Davesnes, mis au pilori de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés puis assassiné pour l'avoir soustrait aux griffes du Parlement. 

Sentant l'étau se refermer sur lui, il avait eu le temps de le confier à François d'Aubijoux.

Que je venais rencontrer dans son hôtel proche du Louvre, peu avant qu'il ne trépasse d'une horrible infection gangreneuse. 

Un certain Guignard, faisant profession d'imprimeur-libraire au Palais, l'avait récupéré puis s'était enfui pour cause de proscription. 

Je l'avais retrouvé à Xaintes, vivant ses dernières heures avant que la peste contractée à Paris ne l'emporte. 

Puis dernièrement, le malheureux Girolamo, victime de l'ardeur de sa jeunesse et d'un amour immodéré des putains.

Et maintenant ce courtier bâlois, dont je n'avais pas de nouvelles, mais dont il était aisé de prédire le destin. 

Sept.

Je recomptais encore une fois sur mes doigts comme un enfant appliqué.

C'était bien cela, j'en dénombrais sept, sept personnes mortes après l'avoir simplement tenu en main ou avoir travaillé dessus... 

Hasard, volonté occulte, châtiment divin ?.

 

Les chevaux de Venafro           TOP

Naples, 1538. 

Enfant d'une prostituée, Pipo est miraculeusement épargné par l'homme chargé de le faire disparaître.

Celui-ci parvient à l'élever, le nourrissant au lait de sa jument. 

A la mort de son protecteur, Pipo est recueilli par des moines affameurs, puis par des voleurs de chevaux, et finit par entrer au service du premier écuyer du roi Henri II. 

Il devient ensuite Cavalcadour de Bardelle et apprend l'art de dresser les poulains. 

Sur ordre du roi, Pipo est envoyé à Mantoue, à la cour des Gonzague, pour y acheter des juments. 

Conquis par le charme de cette Italie renaissante où il tombe amoureux, Pipo va percer le secret de la médaille que sa mère lui avait laissée à sa naissance et découvrir les principes de l'Art équestre.